J’ai pris connaissance des accusations qui sont portées contre moi et en reconnais la justesse. J’avais communiqué publiquement sur le fait que j’ai fait partie de la gangrène de masculinité toxique qui empoisonne l’industrie du jeu vidéo, notamment via Twitter. Cependant, une victime m’a fait savoir que cette communication était insuffisante et incomplète et m’a demandé de reconnaître publiquement mes torts. C’est pourquoi je reviens ici avec plus de précision sur mes comportements inacceptables, entretenant un système toxique produisant encore aujourd’hui des répercussions néfastes.

À titre personnel, j’ai entamé il y a quelques années un travail sur mes propres comportements. Cela a été rendu possible par la parole des militantes féministes de ce réseau et les textes féministes, qui m’ont permis de comprendre les conséquences néfastes de mon comportement en tant qu’homme, pour mon entourage bien sûr, mais également pour moi-même. Cette réalisation s’est accompagnée, en privé, du travail de reconnaissance trop tardif de mes fautes et de présentation de mes excuses aux personnes que j’ai lésées et blessées par le passé.

Il paraît paradoxal et hypocrite que ce travail personnel ai été accompagné d'un accroissement de prise de parole publique de ma part à l'égard des questions féministes. Peut-être au-je eu tort de le faire, mais pour moi cela devait faire partie de mon effort pour dépasser qui j'étais, qui je souhaitais cesser d'être. Je voulais affirmer que ces comportements, que j'avais moi-même eu, étaient inacceptables, et ce tant pour lutter contre moi-même que contre la perpétuation de ces dynamiques par d'autres.

Je reconnais avoir eu des comportements de séduction inappropriés avec des personnes de l'industrie du jeu vidéo. Ces attitudes séductrices étaient de l'ordre du flirt,pas de messages ni de photos explicites, à caractère sexuel, ni de gestes déplacés. À raison,certaines femmes l'ont vécu comme une invasion de leur milieu professionnel, et à elles je dois des excuses.Certains hommes hétéros, peu habitués, l’ont sûrement vécu comme une forme de tentative de dominance, ou de proximité malsaine, à eux aussi je dois des excuses.

Il n’y a pour ces comportements pas d’excuse ou de justification qui vaille. Je reconnais avoir un besoin malsain de plaire, d'être reconnu et admiré. Je travaille depuis plusieurs années, en thérapie, à me séparer de ce besoin, qui a en effet causé de nombreuses souffrances à celles et ceux qui m'entourent ou travaillent avec moi, et à toutes ces personnes, je dois des excuses, et essaie de les faire aussi bien que possible.

Dans ce texte, je voulais, sans minorer, sans détour, dire que j’ai été une personne néfaste pour mes proches et pour notre industrie. Je vous devais ces excuses, sans condition, sans justification. Il sera suivi d'un second, moins important, dans lequel j'exposerai ce qui m'a été également demandé : des détails sur ce qui est advenu et ce que j'en ai compris.
Si je veux aider à rendre cette industrie meilleure, il faudra régler ses problèmes. Et si le problème c’est mon comportement, le moindre des devoirs c’est de le réaliser, de le dire, et de travailler à le résoudre.
Je suis désolé pour le mal que j’ai fait, et d’avoir laissé croire que je n’étais pas concerné, que j’étais meilleur que je ne l’étais.

Oscar

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