CochonGrincheux

Nak · @CochonGrincheux

8th Oct 2019 from TwitLonger

Voilà mon avis et compte rendu sur l'occupation de la Place du Chatelet par XR


Compte rendu concernant l'occupation de la place du Châtelet par Extinction Rébellion à Paris en France :

J'ai pu me rendre sur la place Châtelet occupée ainsi que les rues adjacentes bloquées par le mouvement.
Les faits sont là, l'occupation tient et l'organisation semble irréprochable.
Des toilettes, des cabanes et bâches tendues pour s'abriter de la pluie. De la musique et des AG bien faites avec tours de paroles.
Tout semble bien huilé et donne l'impression de fonctionner à merveille.

Mais un énorme problème apparaît lorsque vous grattez un peu.
Premièrement la "liste des règles" qui vous est distribuée à l'entrée du "site" (venant de leurs propres mots), comme si l'on parlait d'un festival et non d'une action illégale.
Sur cette liste des règles, rien au sujet de l'illégalité de l'acte pour les nouveaux arrivants et aucun conseil face à la possible et probable répression policière.

Non, ici, en liste, vous sont indiqué qu'il est interdit de boire tout type d'alcool (car c'est interdit sur la voix publique, ironique pour une occupation illégale) ou de consommer n'importe quelle drogue (loin d'en faire l'apologie mais nous voilà loin du cliché de l'écolo à dreads, un joint à la main).
Ainsi que l'obligation sans autre choix possible, de la non violence.
Ces règles peuvent être comprises bien qu'assez étonnantes pour une occupation illégale dans un lieu "autogéré" (selon les mots des organisateurs).

Le problème arrive dans la manière de faire respecter ces règles et nous ramène à la première raison de la mobilisation : l'écologie.
Ici, pas de banderoles recouvertes de slogans pour la sauvegarde de notre planète ou autres graffitis.
Vous ne trouverez place du Châtelet que le logo de cette association Extinction Rébellion. Sous toutes ses formes et de toutes les tailles. Accrochés aux arbres, dessinés à la craie sur le sol ou encore construit en bois et illuminé à l'aide de lampes, il y n'y a que ça partout et ce, peut importe où vos yeux se poseront.
Faire passer la visibilité de son association avant la réelle lutte pour l'écologie que l'on déclare défendre, pas très honnête...

Enfin j'ai pu discuter avec certains de ces organisateurs, tous habillés de gilets de sécurité oranges, et non pas jaunes, pour ne pas risquer de se mélanger à la plèbe de la France profonde, attention.
Pour ces organisateurs, et les paroles rapportées ici sont réelles et n'ont pas été modifiées, il est normal de constamment communiquer avec les agents de police ainsi que la préfecture, pour trouver des arrangements, sans trop prévenir les personnes présentes.
Lorsque moi et mes amis mentionnons les différentes affaires de violences policières, dont le récent et présumé meurtre par la police du jeune Ibrahima à Villiers-le-Bel, demandons à ces organisateurs d'assumer qu'elles communiquent avec des policiers assassins, violents et violeurs, la réponse de l'un d'eux est sans appel : "oui, maintenant je crois que nous n'avons plus rien à vous dire", "allez y, faites nous de la mauvaise pub, de toute façon de la part de gens comme vous...".

Ici la lutte contre l'écologie semble avoir disparue, laissant place à une sorte de jugement hautain et la mise en place d'une hiérarchie entre les membres de cette association et les visiteurs sans étiquette qu'ils disent vouloir recruter.

Après avoir éteint la musique diffusée jusqu'alors, une annonce retentit : "ici, c'est interdit de boire, alors on ne remettra pas la musique tant que vous ne serez pas allé boire en dehors du site ou que n'aurez pas vidé votre alcool par terre (bel appel au gaspillage)".
Certains militants applaudissent cette restriction arbitraire tandis que quelques étrangers à l'association contestent dans leur coin. Ces fameux gilets oranges arrivent immédiatement pour leur parler, pendant qu'un autre s'empresse de ramasser une bouteille en verre par terre pour aller la mettre hors de vue de tous comme si sa vie en dépendait. Étrange.

Vient ensuite la question de la non violence.
Dans cet espace autogéré comme ils l'appellent, les gens ne sont ils pas censés pouvoir militer et agir comme ils l'entendent ?
Pas ici apparemment, et si vous souhaitez faire preuve de violence envers les forces de l'ordre : "on vous livrera à la police nous même" nous assure un autre de ces présumés organisateurs.
La solidarité ne semble pas être à l'ordre du jour chez Extinction Rébellion.
Et si vous n'êtes pas d'accord avec tout cela ou que vous décidez quand-même de boire un verre de bière avec vos ami.es, et bien il ne vous restera alors qu'à "aller faire votre propre événement autre part" comme le déclare un énième organisateur.
C'est à ce moment là, quand on préfère se séparer de militants qui discutent des règles imposées lors d'un évènement illégal, que l'on voit clairement que Extinction Rébellion ne se bat pas pour l'écologie mais bien pour la reconnaissance et la notoriété.
Une chose qui pourrait sembler en toute somme, logique. Sauf lorsqu'on se déclare activiste écologiste et qu'il s'agit d'une question qui touche l'intégralité de la population mondiale telle que le sauvetage de notre planète.

Mardi 8 octobre 2019

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