Callout public


Avant que tout ça commence, je tiens à préciser que je ne fais pas tout ça dans le but de heurter qui que ce soit, que je ne souhaite le malheur de personne, et qu'en aucun cas je n'approuve le harcèlement. Je ne veux pas non plus attirer la pitié de qui que ce soit, je le fais pour une raison simple ; il faut que ça soit su, parce qu'il s'agit de ma dernière arme. Maintenant, vous êtes avertis.

En novembre 2018, je reparle à un ami avec lequel j'étais très proche quatre ans plus tôt ; il s'agit de @itsmaruhai, ou bien juste maruhai de pseudo. J'étais curieuse de savoir comment il allait et j'avais besoin d'un ami. Au début ça se passait très bien, c'était drôle, on se sentait proches l'un de l'autre même après toutes ces années de silence (quand bien même je ne me souviens pas de grand chose de l'époque où lui et moi étions "meilleurs potes" parce que j'étais en pleine dépression sévère - plusieurs tentatives de suicide au compteur, entre autres).

On se rencontre, je tombe amoureuse, on se met en couple très (trop) rapidement et au fur et à mesure les choses prennent une tournure cauchemardesque ; au début j'ai eu droit à des crises de colère que j'ai plus ou moins su gérer, toujours pardonnées car il s'est toujours confondu en excuses auxquelles je croyais au début.
De décembre à fin janvier, c'était déjà horrible ; je ne pouvais pas sortir de chez moi. Il m'en empêchait physiquement à chaque fois qu'on se disputait, systématiquement. Une fois, il m'a fait rester dehors la nuit, à -4°c, parce qu'on s'engueulait pour une histoire de contraception et il ne voulait pas "déranger son coloc". J'essayais toujours de régler les choses par moi-même mais j'en ai un peu parlé à mon entourage, histoire de ne pas me terrer dans la peur et croire que j'ai pu imaginer tout ça. L'ambiance était glaciale. Fin janvier, donc, encore une dispute et cette fois il bloque ma porte d'entrée et m'empêche d'aller en cours. Je feins une réconciliation pour m'en aller, appelle mon père à l'aide (qui habite par ailleurs en Guyane Française, j'avais de la chance qu'il soit dans le coin ce jour-là) et je lui demande de s'en aller. Il n'est pas rentré chez lui tout de suite, il n'avait pas beaucoup d'argent et avait déjà réservé son train pour le lendemain. Cette nuit-là, il y a eu une tempête de neige. Il m'a menti en me disant qu'il ne pouvait pas rentrer chez lui parce que les bus étaient en grève (mensonge que j'ai pu vérifier), il m'a laissé des messages larmoyants d'amour dans ma boîte aux lettres écrits sur des kleenex, et j'ai cru mourir d'inquiétude ces jours-là, je ne supportais pas l'imaginer dormir dehors grelottant de froid, jusqu'à ce que je sache d'information sûre qu'il était rentré.
Nous restons en contact, je vis très mal la rupture, et après un lourd chantage au suicide et un mélange amer d'excuses et de promesses, on finit par se remettre ensemble. Tout vire au cauchemar alors que je pensais qu'il n'aurait pas pu y avoir pire ; il n'a pas d'argent, il a besoin que je l'installe chez moi, au moins quelques mois. J'accepte. Dépenser de l'argent me rend folle d'inquiétude, car on doit manger pour deux, et je suis étudiante. Un climat de terreur s'était déjà installé. Il lisait tout ce que j'écrivais à mes amis, par peur que je parle de ce qui se passait, abusait et nourrissait la peur qu'il m'inspirait jusqu'à me jeter nue dans une baignoire et m'asperger d'eau froide quand j'ai fait une crise d'angoisse. Tout ce que je faisais n'était pas assez et il fallait que je change à tout prix, il m'isolait de mes proches, me disait qu'ils ne m'aimaient pas. Il me faisait des bleus en me cognant contre le mur ou contre le sol, et aujourd'hui je peux dire qu'il a abusé de moi sexuellement.
Je ne pourrais pas donner tous les détails ici, car il y en a tellement eu, et tous aussi graves les uns que les autres. Ça fait un mois que je l'ai quitté et mis à la rue, grâce à l'aide d'amis qui me sont infiniment précieux aujourd'hui.

Merci de m'avoir lue, je ne vous demande pas de prendre action contre lui ou quoi que ce soit, je veux juste que vous soyez prévenus, et je veux surtout ne pas oublier que tout ça m'est arrivé, dans ma vie bien réelle.

Reply · Report Post