Noigiaire

Noi · @Noigiaire

12th Jun 2018 from TwitLonger

Suite aux nombreux mp, un développement de mon opinion sur les formations esport


Stabilité de l’esport :
Je suis malheureusement contre les écoles dites “esport” en premier lieu à cause de la stabilité du marché.
Effectivement 90% des personnes bossant activement dans l’esport (et la je ne parle pas de gaming) ont dû et doivent toujours cumuler plusieurs métiers afin de pouvoir s’assurer un revenu permettant de subvenir à ses besoins alimentaires. En partant de ce premier principe je pense déjà qu’une spécialisation aux métiers de l’esport est contre productive.
Une personne débutant dans la vie professionnelle doit mettre toutes les chances de son côté et se laisser le plus de portes ouvertes. Ce en quoi je favorise des formations beaucoup plus généralistes avec des spécialisations et des passerelles vers les N+2, N+3

Je cite : BESOMBES Nicolas
Ph.D, Sports Sciences (Esports and Social Research).
http://www.twitlonger.com/show/n_1sqalsq

• Le MSc1 de l’INSEEC, à ma connaissance seulement sur le campus de Paris pour le moment, qui a reçu un accueil plutôt bienveillant de la part de certains médias spécialisés ;
• Le Bachelor ISEFAC, dispensé sur au moins deux campus, celui de Paris et celui de Lille, et qui ne devrait très certainement pas s’en contenter à la rentrée prochaine.

L'accès aux métiers de l’esport étant parfois encore trop à mon goût une question de contact et de piston, beaucoup de demandes pour peu de postes rémunérés, cela permet d’assurer un autre métier dans un autre secteur, d’apprendre de bons process de travail et une expérience tout en continuant de chercher dans l’esport.

Ils y a bien sur des autodidactes, des bosseurs et autres profils qui tracent leur route, mais un diplôme n’est jamais un moins et ne peut que donner des chances supplémentaires, bien que tout le monde n’en ait pas besoin. J’aborde ici une maximisation des chances et des opportunités.

Jeunesse de l’esport :
Actuellement je pense que le niveau de certains métiers dans l’esport est mauvais : techniciens, producteurs et fonctions de gestions, graphistes... Trop généralement formés sur le tas (et j en sais quelque chose je fais parti de ces gens la) ils ont réussi à évoluer avec un marché autrefois peu exigeant car encore émergent et constitué de passionnés délivrant des travails peu propre. Ce qui passait encore il y a 3 ans n’est plus accepté de nos jours. Les gros commanditaires esports sont les éditeurs de jeu, grosses marques qui passent progressivement à des productions en marque blanche et de meilleur qualité. Celle ci maintenant mieux rémunérées demandent un niveau d'exigence technique proche de la télévision ou du cinéma (concernant la production vidéo et audio).
Très peu de boîtes peuvent aujourd’hui répondre à ces besoins et de très nombreux couacs décrédibilisant le milieux apparaissent. Les lans françaises, biens d’autres événements, nombres de teaser extraordinairement mals montés, bon nombre de diffusions etc … On pourra aussi aborder le sujet de la direction artistique tout simplement absente de 98% des projets dans l’esport.

J’attribue ça à la quantité de personnes non / mal formées, sans organisation et sans bonnes méthodes de travail.

La différence entre la majorité des personnes formées sur le tas et celle sortant d’écoles est souvent vertigineuse, que ce soit dans les processus de travail ou une plus grande expertise.

Le bricolage a ses limites.
Le niveau d’exigence de beaucoup de projets est extrêmement bas dans l’esport et le niveau d’amateurisme qui est considéré comme une norme l’est car ce milieu n’a jamais acquis les bons réflexes des milieux audiovisuels, sportifs, marketing, commerciaux etc…
La jeunesse du milieu en est la cause.

O’Gaming est déjà dans le haut du panier de ce qui se produit en esport en France et ca reste tout de même une qualité en dessous des standards de l’audiovisuel dans bien d’autres secteurs. Une fois de plus la jeunesse du marché en est la cause : moins de moyens, moins d'expérience, moins stable.


Qualité de l’enseignement :

Je mets en doute l'expérience des enseignants des écoles de Gaming à former des jeunes aux métiers de l’audiovisuels qui sont pourtant une très grande partie des postes demandés.
Cadreurs, monteurs, réalisateurs, ingénieurs du son, ingénieurs réseaux, chefs opérateurs, producteurs. Toutes ces formations demandant savoir, pratique et expérience, très techniques et ne permettant pas l’erreur.
De mon observation (connaissant certains des professeurs officiants) les enseignants employés pour la plupart (pas tous) ne possède pas les connaissances, l’expérience, et les compétences pédagogiques pour former des élèves délivrant ainsi une formation superficielle.

Les formations en audiovisuel sont pointues et longues :
Je cite Thomas Hurbour (qui travaillait chez Eclypsia, puis maintenant chez O’Gaming)
“Faire un best-of sur Adobe Première ne fais pas de vous un "monteur" il y a tout un savoir théorique à connaître. Il faut faire de l'histoire de l'art, de la pictographie, du rythme, un peu de son, apprendre le langage de l'image. C'est ce qu'il nous manque aujourd'hui”

Nous recrutons beaucoup de ces profils et même à leur sortie de bonnes écoles ayant fait leurs preuves avec des formations reconnues par l’Etat, certains bagages restent léger.
Je n’ai malheureusement pas vu d’enseignants ayant pratiqués dans l’audiovisuel dans les listes fournies par les différentes écoles.
En suivant ce raisonnement pourquoi choisirai-je une école esport pour apprendre ces compétences à la place d’une fac ou autre école moins chère, plus expérimentée.

Je pourrais faire le même raisonnement avec les compétence de gestion, graphisme, management etc …


The Esport Academy :

Je ne fait qu’évoquer brièvement ce triste épisode dont les écoles esports ont fait les frais et qui a grandement discrédité et porté atteinte à l’image de ces dernières. Bien que certaines d’entres elles ne soient effectivement pas de la même nature, une peur et une problématique ont été soulevées. Beaucoup de jeunes sont prêts à tout pour travailler dans le milieu de leurs rêves : le jeu vidéo. Cependant grande majorité de ceux ci ne voient que les paillettes et les métiers devant la caméra : commentateurs, joueurs, streamers … Le taux de désistement / absentéisme des formations en est peut être un des symptômes.
Les inciter à venir étudier dans un milieu qu’ils ont déjà mal cerné à la base est dangereux pour leur avenir. La faute aux conseillers d’orientations, jeunesse du milieu, méconnaissances des métiers de l’esport …

Pour toutes ces raisons je pense que la démarche des écoles esportives n’est certe pas malveillante mais seulement prématurée pour le marché qu’est l’esport, et actuellement je prefererai orienter des jeunes vers des formations plus classiques en leur conseillant en parallèle de s’investir sur leur temps extra scolaire dans l’esport.
C’est une trajectoire plus sécurisée pour se garder le plus de possibilités. Certaines de ces écoles réussiront, car il vaut mieu une formation même incomplète que pas de formation, beaucoup je le pense repartiront déçu à terme sans accès à l’emploi et sans diplôme validé leur permettant de rebondir dans un autre milieu.
Car actuellement : “j’ai travaillé dans l’esport” ne permet pas de basculer vers d’autres domaines la ou l’inverse n’est pas vrai. L’esport recrute de tous les domaines.

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