@ladonzelle communiqué de VHM:
Chers Etudiants, Chers Collègues,



Comme vous le savez sans doute, notre établissement fait l'objet depuis plusieurs jours de critiques virulentes, par voie de presse et sur certains réseaux sociaux.



Ces critiques concernent des comportements et propos inappropriés, homophobes et sexistes, propagés notamment via le réseau social Facebook par quelques étudiants.



Lorsque j'ai été alerté de l'existence de ces pages le 23 janvier dernier, j'ai jugé préférable de ne pas leur donner une publicité supplémentaire en communiquant à leur sujet. Des mesures ont été prises, en informant uniquement les personnes directement concernées au sein de l'établissement.



L'emballement médiatique que nous avons connu depuis jeudi dernier autour de cette affaire, alimenté méthodiquement par les communiqués d'un collectif anonyme et passablement malveillant à l'égard de notre institution, m'amène aujourd'hui à opérer une mise au point qui sera, je l'espère, de nature à éclairer les débats et à ramener un peu de raison et de sérénité au sein de notre communauté.



Un bref rappel des faits s'impose tout d'abord au sujet de cette page Facebook :



* Le 23/01/2013, la direction de Sciences Po Bordeaux a été alertée, via la procédure de signalement des comportements inappropriés mise en place au sein de l'établissement, puis par une mention redondante au registre SST - Santé et Sécurité au Travail, de l'existence d'une page Facebook, intitulée "Osez le masculisme". Cette page, créée dans l'après-midi du 22/01/2013, propageait des contenus sexistes, injurieux et homophobes, et arborait le nom et le logo de Sciences Po Bordeaux.
* Ce même jour, l'équipe de direction répertoriait le contenu de cette page, croisait les informations et commençait à recueillir des témoignages afin d'identifier le ou les auteurs de cette page.
* Le 24/01/2013, l'équipe de direction envoyait en mon nom un message d'avertissement sur la page "Osez le masculisme", sommant son/ses auteurs de la supprimer dans les meilleurs délais.
* Le 25/01/2013, l'avertissement étant resté sans suite, l'équipe de direction engageait une procédure de signalement auprès de Facebook.
* Le 26/01/2013, la page incriminée était fermée par Facebook.



Pour la complète information de tous - car nombreux sont ceux qui prennent position aujourd'hui sans même l'avoir vue -, la page incriminée se composait d'une dizaine de "posts" et a compté, au maximum de son activité, 70 "amis". Elle se présentait comme un détournement de la page Facebook de l'association A-Bord, association de réflexion et de débat sur le genre, reconnue et soutenue par Sciences Po Bordeaux. L'équipe de direction a par ailleurs reçu et entendu les responsables de l'association A-Bord afin de recueillir leur témoignage sur ces faits.



Les démarches entreprises par l'équipe de direction ont donc conduit à la suppression rapide de la page incriminée.



Il est par conséquent erroné - pour ne pas dire tout simplement diffamatoire - de prétendre que l'équipe de direction de Sciences Po Bordeaux se serait désintéressée du problème, voire qu'elle aurait fait preuve de complaisance à l'égard de ces propos, comme on a pu le lire dans certains médias et dans de prétendus "dossiers de presse" courageusement diffusés sous couvert d'anonymat par un bien mystérieux Collectif féministe bordelais contre les violences sexistes dans l'enseignement supérieur...



Certains collègues ont signé collectivement un courrier exigeant la fermeture de la page Facebook, adressé à la direction le 28 février, soit deux jours après la fermeture effective de la page incriminée. Tout en regrettant le décalage entre cette demande et la réalité des faits, je me félicite de constater que l'action que nous avons entreprise allait bien dans le sens souhaité par beaucoup de nos collègues.



Plus généralement, il est important de signaler que les informations diffusées par le collectif anonyme qui se prétend à la source de la divulgation de l'affaire ne sont pour rien dans notre action. L'équipe de direction de Sciences Po Bordeaux n'a appris l'existence de ce "groupuscule fantôme" que le 31 janvier, soit 5 jours après avoir obtenu la fermeture de la page mise en cause. Quiconque possédait un compte Facebook pouvait aisément se rendre compte à cette date que la page incriminée avait disparu depuis bien longtemps. Et la décision avait été prise, dès que nous en avions eu connaissance, de poursuivre les auteurs de cette page, pour autant qu'il fût possible de les identifier formellement, ce qui nécessitait un temps d'enquête approfondie.



Dans ces conditions, la volonté affichée par le Collectif féministe bordelais contre les violences sexistes dans l'enseignement supérieur de nuire à notre établissement et de ternir l'image de notre institution et de ses étudiants ne fait à mes yeux aucun doute. Si la cause que ces personnes prétendent défendre me paraît également essentielle, leur façon de procéder, alliant l'amalgame, la désinformation, l'intimidation et le procès d'intention, les discrédite définitivement. L'association A-Bord s'est clairement désolidarisée des actions de ce collectif.



Les suites



À ce stade, huit étudiants ont été identifiés, susceptibles d'être impliqués, à des degrés divers, dans l'élaboration ou l'alimentation de cette page, ou d'autres pages Facebook de teneur proche et également supprimées. Ils seront entendus mercredi 6 février 2013 afin de déterminer s'il y a lieu ou non de mener à leur encontre une procédure disciplinaire. Les élus étudiants au conseil d'administration participeront à ces entretiens, qui ne relèvent pas à ce stade d'une commission disciplinaire, mais participent à l'instruction de cette affaire. D'autres étudiants pourront éventuellement faire l'objet de poursuites disciplinaires, en fonction des éléments matériels qui pourront être recueillis à l'occasion de ces entretiens.



Un récent communiqué du MET et des commentaires de l'UNEF alertent sur une possible "disproportion" des sanctions que je pourrais être éventuellement amené à décider, au regard des faits. Je tiens à rassurer les élus étudiants : tout en souhaitant fermement mettre fin aux comportements irresponsables d'une infime minorité d'étudiants, qui portent préjudice à notre communauté, à l'image de notre établissement et font du tort à leurs camarades, il n'est pas question de céder aux injonctions de blogueurs en mal de "buzz" et à la pression médiatique qui inciteraient à punir aveuglément "pour l'exemple". Si des sanctions doivent être prises, elles le seront.



Vincent Hoffmann-Martinot

Directeur de Sciences Po Bordeaux

Reply · Report Post