@koztourjours @bzavier L'accroche du texte de Mgr Vingt-trois me touche particulièrement, sur la nécessaire solidarité en temps de crise. La terminologie de la prière vient d'ailleurs largement puiser dans la doctrine sociale de l'Eglise (notamment la référence au bien commun).
Donc fort bien.
Mais j'ai de vraies inquiétudes avec certains passages
1) "Pour celles et ceux qui ont été récemment élus pour légiférer et gouverner ; que leur sens du bien commun de la société l’emporte sur les requêtes particulières et qu’ils aient la force de suivre les indications de leur conscience."
Ce faisant, il me semble qu'on présume que la gauche n'a pas ou peu jusqu'ici de sens du bien commun, et qu'elle ne répond qu'aux lobbys. Ou peut-être que le texte cible l'ancienne majorité UMP qui l'avait si rapidement perdu de vue en stigmatisant des minorités (pauvres, chômeurs, étrangers).
Et le rappel du sens du bien commun ajoute à mon trouble : on demande aux élus de gauche de renier certains engagements pris, parce que finalement, le bien commun catholique s'y opposerait.
La conscience personnelle aurait été oubliée pendant les élections, revenez donc à la bonne morale catholique.
Je caricature, forcément, étant là dans l'interprétation subjective. Mais je pense foncièrement qu'à défaut d'avoir convaincu simplement ses fidèles d'aller voter contre une gauche trop réformiste sur les questions sociétales, l'Eglise française essaie de se rattraper aux branches en appelant aux individus élus.
Procédé – si c’est bien celui-là qui est ici actionné - que je trouve complètement attentatoire au temporel.
Il y a tellement d'autres façons d'engager une réelle dialectique que d'actionner ce ressort...

2) "Pour les enfants et les jeunes ; que tous nous aidions chacun à découvrir son propre chemin pour progresser vers le bonheur ; qu’ils cessent d’être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l’amour d’un père et d’une mère."
Sur la première partie, fort bien, la responsabilité des adultes est rappelée. On va peut-être notamment arrêter de tirer à la roquette sur la justice pénale des mineurs les positionnant en risque social permanent et uniquement criminaliser la répression de leurs actes.
Sur la deuxième partie, je suis tout à fait d'accord, le droit "à" l'enfant, sorte de nouvel absolu, en tout cas tel que certains l'avancent, me semble très réducteur et pernicieux...
Est-ce pour autant une raison de ne s'adresser aussi indirectement à ceux sortant du cadre prôné par l’Eglise?
Tant pis pour les cathos divorcés, une fois de plus ?
Tant pis pour les enfants d'homos qui sauf erreur de ma part n'ont pas choisi leurs parents ?
Et tant pis enfin pour les parents homos, peut-être bien plus croyants et pratiquants que vous et moi, qui se trouvent une fois de plus ignorés pour ne pas dire mis à l'index par la prière qui est proposée pour un moment fort de l'année chrétienne ?
Je vais citer pour finir Mgr Barbarin, avec lequel je suis rarement d'accord d'ailleurs, qui rappelait que "Pour moi, l’homosexualité est un fait" et qu'ils avaient tout autant droit à l'amour des chrétiens. http://www.rue89.com/rue89-presidentielle/2011/12/25/mgr-barbarin-le-fn-est-exclusif-la-bible-elle-est-inclusive-227794
J'attends mieux et bien plus d’ouverture de Mgr Vingt-Trois et des représentants de l'Eglise de France.

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