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X-Pat Viau · @xpat_viau

10th Jun 2012 from Twitlonger

Une devinette pour vous! Profilage politique au #GPF1
Vous aimez les devinettes ? En voici une, avec choix de réponses en prime ! Elle est un peu longue, mais comme il y a beaucoup d’indices, vous avez de bonnes chance de trouver la bonne réponse et de gagner un (grand) prix !!

Je décide d’aller lire dans un endroit tranquille, avec beaucoup d’arbres et près du fleuve. J’habite en ville et cet endroit à deux stations de métro de chez moi me donne l’impression d’aller en campagne.

En sortant de chez moi je traverse un grand parc. J’y remarque la présence de deux voitures de police. J’entre dans le métro et y croise après le guichet un agent de police. En arrivant à mon transfert de métro une bonne douzaine d’agents de police par groupe de 2-3 sont postés sur le quai. En haut d’un escalier roulant, il y en a une bonne dizaine et vu la densité de la foule on est carrément obligé de se frotter à eux pour prendre l’escalier. Plus bas, à l’entrée du couloir qui mène au quai où je dois aller, un barrage d’une dizaine de policiers bloquent le corridor. Sur le bord de la ligne policière, un jeune se fait fouiller son sac. Plus loin, derrière la ligne, j’aperçois 5-6 policiers qui entourent un ou deux personnes, j’ai de la misère à voir car il y a beaucoup de monde entassé devant la ligne policière. Je vois les 5-6 policiers rentrer avec la ou les personnes dans une sortie d’urgence du métro. Sitôt les portes refermées, le barrage policier s’ouvre et nous laisse passer.

J’arrive sur le quai, un policier au 5 mètres. On nous dit de circuler vers le fond du quai. Je marche vers le fond et m’arrête à la moitié. Je m’assois et commence à lire mon livre. Un policier vient tout de suite me dire d’aller au fond du quai. Je me lève et m’exécute sans poser de question.

Le métro arrive. Un ou deux agents de police dans chaque wagon. La foule s’y entasse. Arrivé à destination, même présence policière, c’est-à-dire partout sur le quai. Au niveau du guichet aussi, une bonne douzaine. Et tout de suite dehors, le même nombre, toujours par petits groupes de 2-3 que l’on doit frôler pour se frayer un chemin à l’extérieur.

J’arrive alors sur la planète Mars, ou plutôt Jupiter car Mars on peut sans doute encore y trouver quelques repères… Les gens parlent une drôle de langue qui sonne comme « tikèts… tikèts… » ou encore « proooograaaammm… prooooraaaammm… » Des gens souriants malgré l’omniprésence policière. La marée humaine est dirigée entre deux rangées clôtures. Je comprends que je dois prendre la petite rangée si je veux accéder à mon spot tranquille. Et de fait, je peux bientôt m’évader de la cohue et piquer à 90 degrés vers les hauteurs de ma forêt préférée.

Mais je n’ai pas 20 mètres que j’aperçois devant sur ma gauche un attroupement de 6-7 policiers à dossard jaune, avec au centre un autre à chemise blanche et casquette qui leur parle. Je reconnais un icône de la pop culture policière, très connu dans ma ville, le commandant Simonneau. Je capte bribe du discours qu’il fait à ses gars en passant à côté de lui : « …ça c’est pour le centre d’enquête traditionnel… ». Je me demande ce que doivent être les autres centres d’enquête, sans doute moins « traditionnels »…

Je poursuis ma marche et croise immédiatement deux policiers à vélo. Je trouve une table à pique-nique pas loin et commence à lire un peu Une amitié improbable, correspondance 1963-1972, Jean-Marc Piotte, Pierre Vadeboncoeur, Lux, 2012. « J’aimerais demeurer idéaliste toute ma vie. Continuer de rêver d’une société où tous les hommes seraient des camarades, où la culture appartiendrait à tout un chacun et où l’individu se sentirait « chez soi », dans son travail. C’est facile aujourd’hui. Trop facile. Demain, je pourrai juger de ma valeur. », écrit Piotte à Vadeboncoeur le 23 juillet 1963.

Je lève la tête après deux minutes de lecture : deux policiers à vélo passe juste à côté de ma table à pique-nique. Plus loin j’en vois deux autres monter une côte. Ils moulinent en masse. Pas des gros rouleurs… Cinq minute après, un type en short beige, chandail style polo blanc, sac à dos noir, casquette noire et écouteur dans les oreilles passe devant moi d’un bon pas.

Je décide que ce n’est finalement pas une bonne journée pour lire tranquille et décide de rentrer. Je redescends par l’autre versant de la petite colline sur laquelle j’étais monté, histoire de changer de paysage. Je découvre alors pas très loin devant moi, quatre jeune gens assis dans l’herbe, tie-wrap au poignets derrière le dos, avec 3 policiers habillés en « anti-émeute » debout à côté d’eux, et plusieurs autres policiers à dossard jaune quelques mètres plus loin. Je remarque tout de suite la délicatesse policière de les avoir fait s’asseoir à l’ombre…

Quelques pas plus loin, j’aperçois deux policiers à cheval, et au loin des dizaines de voitures de police. Tout à côté, bien collés contre elles, les camions de diffusions des principales télévisions, d’État et privée. Juste avant de sortir de cette clairière, j’aperçois une personne, menottée être escortée par un policier.

Juste de l’autre côté de la clairière que je quitte, derrière une rangée d’arbustes, une petit famille papa, maman, et deux jeunes enfants pique-niquent dans le quiétude et le température clémente de ce début du mois de juin.

Je reviens sur Jupiter. Je dois éviter un quatuor de policier pour rentrer dans le petit chemin clôturé qui mène au métro. Je ne redécrirai pas la scène des abords du métro, puisque c’est exactement la même.

Arrivé sur le quai presque désert dans cette direction, je remarque tout de suite un groupe de six personnes entourés par 5-6 policiers. L’une d’entre, une jeune femme, est au téléphone et parle avec quelqu’un de « ses droits »… Le métro arrive. J’entends un des 5-6 policiers dire au deux policiers qui étaient dans le wagon de métro qui s’arrête devant eux que ces six-là doivent « sortir à Berri ».

Dans le wagon presque vide, je m’approche un peu du groupe pour entendre l’un des deux policiers tenter de se justifier auprès des six personnes en disant qu’il ne fait qu’exécuter les ordres. Ça me rappelle vaguement de quoi… L’une des personne détenue dit : « On nous a fouillé à Berri et on nous a laissé passer, alors pourquoi nous arrêter et nous forcer à retourner à Berri dès notre arrivé là-bas ? ». Même réponse du policier : « Je n’étais pas là-bas moi. Je ne sais pas ce que vous avez fait. Je ne fais qu’exécuter les ordres. »

Le métro arrête, tout le monde sort, sauf les six qui attendent que 2-3 autres policiers qui arrivent du fond du quai les prennent en charge. Je monte les escaliers pour sortir du quai. En haut, une personne arborant un carré rouge discute vivement au milieu de 5-6 policiers. Je n’entends cependant pas ce qu’il dit. Je vais prendre ma correspondance. Toujours autant de policiers partout. Je sors bientôt de la station de métro où j’ai stationné mon vélo, non sans croiser deux autres policiers. Je rentre chez moi en traversant le par cet y croise deux voitures de police qui se suivent.

*

Alors voici la devinette : dans quel pays et à quelle époque se passe ce petit récit de ma ballade du dimanche d’à peine une heure ?

a) La Russie post-révolutionnaire des années 1920
b) L’Allemagne de Hitler durant la montée du Nazisme au milieu des années 1930
c) Le Chili de Pinochet à l’automne 1973
d) Un beau dimanche de Grand Prix de Formule 1 à Montréal en juin 2012

Envoyer votre réponse avant la fin du règne du Gouvernement Libéral et courez la chance de gagner une arrestation préventive, toute dépense payée au frais de l’État, dans un CO près de chez vous !

#SPVM @SPVM #Assnat #polqc #ggi #loi78

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