Je suis OUTRÉ. Témoignage d'un de mes jeunes amis, étudiant en philo, présent à l'UQO hier.

Tout ce que je dis pourrait être retenu contre moi, car j'aurais commis une infraction criminelle en faisant partie de l'occupation de l'UQO, hier. Mais je n'ai pas à me reprocher ce que je vais raconter, j'ai même un devoir moral de témoigner devant l'injustice. Les médias ne vous parleront peut-être pas de la scène suivante puisqu'ils avaient déjà quitté les lieux à ce moment. Partagez si cela vous révolte aussi.

Voici ma version des faits.

Nous étions en état d'arrestation depuis une bonne heure ou deux et nous restions à la caféteria de l'UQO, le temps qu'ils viennent nous prendre un par un. Nous étions encore 30 ou 40. Nous n'avions pas recours à la salle de bain (même si on demandait d'être escortés et fouillés) ni à de l'eau (même si les policiers buvaient devant nous). À un moment donné, l'un d'entre nous ne pouvait plus se retenir. Si j'ai bien compris, alors, cette étudiante a essayé d'uriner dans un pot (que pouvait-elle faire d'autre?), discrètement, sans que personne ne remarque vraiment. Un policier de l'anti-émeute l'a approchée et lui a demandé de la suivre. Pourquoi? a-t-elle demandé. Il n'a pas répondu, sinon que par la même phrase, avec plus d'insistance: "Suivez-moi, madame." On a trouvé ça raide et bizarre alors on s'est approchés. Le policier l'a prise par le bras et l'a levée de force. Un professeur (si j'ai bien compris), qui était également une personne âgée détenue avec nous pour nous supporter, s'est rué pour défendre l'étudiante. On voulait juste des explications, non de la violence. Mais là, plusieurs policiers de l'anti-émeute, munis de matraques et de boucliers, sont arrivés. L'un d'entre eux a frappé plusieurs fois le professeur, avec la matraque ET avec le bas de son bouclier; ce monsieur a dû subir plusieurs coups au bras et au dos. La femme de ce dernier, qui était aussi avec nous et qui était une personne âgée, s'est rapprochée pour défendre son mari. Elle a été bousculée par terre. Le tout s'est passé si rapidement que nous ne croyons pas que cela a été filmé. Une chose est sûre, nous étions alors enragés. On n'en croyait pas nos yeux et on ne pouvait tout simplement plus faire confiance à ces agents de l'ordre, avec qui nous avions pourtant collaboré depuis le début de l'occupation. La scène a été tendue pendant tout le reste du temps, nous avons crié un bon moment au scandale, sans qu'ils réagissent ou se sentent le moindrement coupables. Leur geste était totalement non nécessaire; nous ne les confrontions pas, nous voulions juste comprendre et ne pas laisser partir l'un des nôtres sans justification. Je crois que d'autres étudiants ont été frappés et bousculés durant cette scène.

Mais vraiment, pourquoi faut-il que ce débat politique tourne en conflit de violence physique? C'est une escalade qui n'en finit plus, qui ne peut malheureusement être qu'un cercle vicieux, que personne ne désire. Maintenant, ils en sont rendus à FRAPPER DES AÎNÉS! Seulement parce que ceux-ci nous supportent et veulent nous protéger. Ils ont été frappés plus d'une fois et ont été brutalisés, poussés par terre. Ça s'empire de jour en jour.

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