#Siria #Syria #Syrie

Interview : La scission du député syrien "Imad Ghalioun" du régime qui rejoint la "révolution syrienne".

M. Imad Ghalioun faisait partie de la commission du budget et des comptes de l’état au sein du parlement syrien.

Il a réussi à quitter la Syrie avant la directive émise par le régime qui interdit aux anciens et actuels responsables du régime de quitter le territoire syrien.

Depuis le Caire (Egypte), il annonce, en direct, sur Alarabiyah TV, sa scission et dresse quelques états des lieux sur la situation de la Syrie, du régime, de la répression, corruption, etc.

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Interview au 15 janvier 2012 sur Alarabiyah TV
Lien : http://www.youtube.com/watch?v=-lKHdUQrdng&feature=youtu.be

Voici la traduction de quelques extraits de cette interview :

Le député salue d’abord la révolution syrienne, les jeunes révoltés et la ville de HOMS et ses habitants qui vivent, selon lui, dans une situation dramatique, et que personne n’est allé à leur secours… Il salue également les martyrs de la révolution de la liberté et de la dignité, victimes du régime, qui n’ont fait que demander la liberté. Il salue également les blessés et leur souhaite bon rétablissement.


Journaliste : Pourquoi votre scission n’arrive que maintenant ?

M. Imad Ghalioun : Nombreux sont les députés parlementaires qui ont des positions patriotiques et soutiennent le mouvement populaire mais chacun a son propre contexte et sa propre situation. Les responsables ne peuvent plus quitter le territoire syrien… moi j’ai réussi à le faire avant la directive d’interdiction de voyager aux anciens et actuels responsables… Lorsque la crise syrienne a été évoqué au sein du parlement, l’un des députés a demandé que soit reconnu, au moins, l’existence de l’opposition syrienne… il a été sévèrement attaques par les autres députés et a failli être traité de grande trahison… Le mot ‘Opposition’ ne doit même pas être prononcé…


Journaliste : Est-ce que votre nouvelle position est motivée par vos origines de la ville de HOMS ? Pourriez-vous nous parler de HOMS et de nous décrire sa situation ?

M. Imad Ghalioun : Tous ce qui se dit sur HOMS ne reflète qu’une toute petite partie de la réalité de la ville… Personnellement je viens d’une zone sécurisée à HOMS mais les autres quartiers sont sinistrés et dans un état dramatique, plus aucun service publique, les poubelles ne sont plus ramassées, pas d’électricité… c’est-à-dire, la situation humanitaire est dramatique… Les check points du régime ont divisé la ville et empêchent les gens de circuler… même moi, je ne pouvais pas visiter ma propre mère qui était malade à plusieurs reprises… Il n’y a pas de mots qui peuvent expliquer la situation… celui qui vit l’événement n’est pas comme celui qui l’écoute… La mission des observateurs de la Ligue Arable n’a pas relaté tout ce qui se passe à HOMS… on attendait de leur part de témoigner d’avantage, d’aller dans les rues plus…

Journaliste : Avant votre nouvelle position, vous faisiez partie de la commission du budget et des comptes de l’état au sein du parlement syrien. Quelle est la situation financière actuelle du régime syrien?

M. Imad Ghalioun : Une semaine après le vote du dernier budget, il a été demandé à l’ensemble des administrations publiques de réduire de 30% leurs dépenses budgétaires… Mais il y a pire… la collecte fiscale qui devait s’élever à 340 milliards de livres syriennes n’a été que de 5 milliards de livres… La production pétrolière a été arrêtée… la situation économique est catastrophique…

Journaliste : On raconte beaucoup sur le haut niveau de corruption au sein du régime syrien… en tant que député, auriez-vous des informations sur la corruption du régime?

M. Imad Ghalioun : Oui… à maintes reprises on a soulevé les problèmes de la corruption mais personne ne veut évoquer ce sujet…

Journaliste : mais avez-vous des preuves de ces pratiques maintenant?

M. Imad Ghalioun : Oui… oui… de toute façon, il existe des sujets que personne ne peut nier sur ce domaine… il y a aujourd’hui de la corruption sur la table… apparente… chaque citoyen le sait… l’ancien premier ministre a failli de me traiter de traitre de la nation car j’ai évoqué ce sujet avec lui… Le problème est qu’il y a une "Mafia" qui protège cette corruption… Notre problème en Syrie est qu’on a des institutions qui n’arrivent pas à mener à bien leur mission comme par exemple l’organisme central de la surveillance des finances et d’autres… Personne ne traite ce problème alors qu’en même temps on évoque souvent le terme "Lutte contre la corruption"… Lorsque l’on parle aux responsables de corruption ils demandent des preuves mais par la suite, celui qui en parle qui va le protéger lui et sa famille ???

Journaliste : Les députés ont toujours été critiqués par le peuple syrien et par l’opposition qui disent que les députés ne faisaient qu’applaudir pour le président syrien… Vous dites maintenant que des députés ont des positions… Me confirmez-vous que des députés pourraient bientôt annoncer leur scission du régime ?

M. Imad Ghalioun : Normalement, les députés ont prononcé un sermon, au début de leur mandant, de veiller aux intérêts du peuple… si l’on est dans l’impossibilité de le faire notre rôle n’est plus joué… On a prononcé le sermon de protéger le peuple syrien mais en vérité on n’a rien pu faire de tout cela… Je connais quelques-uns de mes collègues députés qui ont des positions positives et qui attendent un peu de sécurité et d’assurance… C’est tout de même incroyable qu’un député ne puisse pas s’exprimer avec liberté par peur de son sort et de celui de sa famille et entourage… imaginez alors la situation des autres…

Journaliste : Vous avez quitté la Syrien et vous retrouvez maintenant au Caire. Sous quel cadre allez-vous travailler maintenant… avec l’opposition et si oui laquelle ou alors allez-vous avoir une position indépendante ?

M. Imad Ghalioun : moi, je salue la jeunesse révolutionnaire et aurais aimé être plus jeune pour la rejoindre dans la rue… je ne veux pas appartenir à une opposition précise… je veux une opposition qui satisfait les demandes du peuple syrien… qui accompagne le peuple syrien à sa liberté et sa dignité… qui l’aide à construire une société démocratique avec multipartisme et qui proège les droits de tous… c’est notre ambition à tous… L’opposition est un moyen et non pas une fin.

Journaliste : Merci M. Imad Ghalioun.
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Traduit par @RevolutionSyrie

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