#TUNISIE - Kamel Eltaief prône le statu quo à la BCT et à l'intérieur [Article complet]


Si Ennahda et ses alliés CPR et FDTL sont à deux doigts d’un accord de partage du pouvoir suite à l’élection de l’Assemblée constituante du 23 octobre (lire ci-contre), la plupart des portefeuilles du futur gouvernement de transition restent à attribuer. Et les partis de la mouvance anti-Ennahda (PDP, Afek Tounès, PDM, MRT, etc.), pourtant sanctionnés par l’électorat pour leurs liens supposés avec l’ancien RCD, pourraient emporter quelques postes-clés. Enquête exclusive.

Au cœur de ce mercato figure, selon nos informations, Kamel Eltaief. L’ex-conseiller deZine El Abidine Ben Ali, revenu au centre du jeu politique à la faveur de la révolution, avait tenté en vain, en amont du scrutin, de fédérer partis anti-Ennahda et formations d’anciens du RCD (MC nº976). Pour maintenir la paix avec le parti islamiste, cette coalition informelle exigeait initialement quatre ministères de souveraineté : intérieur, défense, justice et affaires étrangères. Mais leur faible score au scrutin rend cette position intenable. Kamel Eltaief concentre donc désormais ses efforts sur le maintien dans ses fonctions de l’actuel ministre de l’intérieur, Habib Essid, un bénaliste historique qui fut directeur de cabinet d’Abdallah Kallel au sein du ministère (1997-2001). Comme pour appuyer cette revendication, des cadres du ministère de l’intérieur ont menacé de paralyser la "maison" si elle revenait à un ministre d’Ennahda. La formation islamiste, qui ne veut pas susciter de réaction de rejet, serait en passe d’accepter ce deal.

Kamel Eltaief milite également pour le maintien de Mustapha Kamel Nabli (à qui il est apparenté) à la tête de la Banque centrale de Tunisie (BCT). Avec un double argument : le gouverneur a d'une part été nommé il y a quelques mois seulement et pour une durée de cinq ans. Et d'autre part, son maintien rassurerait les marchés financiers internationaux. Ce siège est hautement stratégique, puisqu’il permet d’avoir un droit de veto sur les engagements financiers de tous les ministères. La BCT est également en première ligne pour récupérer les "biens mal acquis" du clan Ben Ali–Trabelsi à l’étranger (MC nº981).


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Source : http://www.africaintelligence.fr/MC-/cercles-de-pouvoir/2011/11/03/eltaief-prone-le-statu-quo-a-la-bct-et-a-l-interieur,94161988-EVE (payant)

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